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Avis des lecteurs

• LA JEUNE FILLE A LA PERLE - Tracy CHEVALIER 5/5

  Vermeer et sa femme Catharina sont à la recherche d’une servante et se présentent chez les parents de Griet, dont le père faïencier devenu aveugle suite à l’explosion d’un four ne peut plus nourrir sa famille. Griet va donc être placée comme servante et quitter les siens : arrivée chez ses employeurs les difficultés surgissent, l’inimitié de la servante en titre Tanneke, celle de l’épouse enceinte de son sixième enfant et qui en aura onze, celle de Cornelia l’une des filles du couple et celle de Maria Tins, la mère toute puissante de Catharina. L’un des clients du peintre a jeté son dévolu sur Griet, la poursuit de ses assiduités et exige son portrait. Nous sommes à Delft de 1664 à 1676, une époque où la femme n’a comme devoir que celui de faire des enfants, et une servante celui de trimer jusqu’à l’épuisement. Les contraintes sont nombreuses, les droits inexistants, le moindre commérage peut tuer une réputation qui plus est pour une domestique. Griet, en dépit de sa fragilité, a une force de caractère qui va lui permettre d’affronter tous les obstacles y compris celui de l’attirance qu’elle éprouve pour son employeur et qui semble être réciproque, bien que fort ambigüe. Ce n’est pas tellement le roman en lui-même qui est unique que tout ce qu’implicitement il évoque et qui finit par s’amalgamer au fameux tableau qui l’a inspiré ; pudeur, rayonnement, émotion, beauté, sensualité, innocence, maîtrise, et une forme de silence et de non dits beaucoup plus bruyants que toutes les rumeurs qui circulent. On a parfois même l’impression d’un huis clos mais il se dégage de cette histoire quelque chose qui va au-delà du récit. Griet en dépit de son jeune âge, de l’arrachement à son foyer des difficultés qu’elle va rencontrer saura grandir et se construire, tout en gardant une certaine pureté car c’est de cela qu’il est aussi question. Un récit qui par une curieuse alchimie, finit par capturer une part de lumière du tableau et nous encourage à découvrir ce fameux peintre qui ne laissa que trente six œuvres à la postérité.

  Christiane - Le 22 février 2022 à 10:18