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BABYLONE - Yasmina REZA
Cela commence comme une chronique des liens tant familiaux qu'amicaux, et sur la nostalgie du temps qui passe, distendant les liens ou les coupant lorsque survient la mort. Les personnages pittoresques, sont dépeints de façon très imagée, et le ton est à mi-chemin entre la mélancolie et une douce ironie. Partie centrale, la "soirée de printemps" organisée par Elisabeth Jauze et son mari Pierre, et toute l'organisation : l'achat des verres - une quarantaine - la réquisition de chaises chez les voisins, et enfin la soirée en elle-même : un véritable vaudeville, où les commérages, manœuvres de séduction et propos légers vont se transformer sous l'effet de l'abus d'alcool en impertinence à peine voilée pour ne pas dire sarcasme. On a vraiment l'impression d'assister à une pièce de théâtre ; La soirée terminée, et chacun ayant réintégré son foyer, et c'est le drame ! Beaucoup moins de personnages, essentiellement deux : Elizabeth Jauze et Jean Lino Manoscrivi : toute cette partie se situe entre la cage à escalier, l'ascenseur et l'appartement. Et bien que la soirée soit des plus tragiques, les propos, les situations, sont malgré tout du plus haut comique. Le ton alterne encore entre l'empathie, la nostalgie, la dérision et l'humour : le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteure sait manier les genres et la description des tenues de nuit de ses personnages dans la cage d'escalier est tout de même hilarante. Dans les personnages, n'oublions pas Eduardo le chat, celui par qui finalement tout arrive et qui ne comprend que l'italien que son propriétaire lui susurre délicatement dans le creux de l'oreille. Une lecture agréable, divertissante, où de grands thèmes sont abordés mais de façon presque "ludique", l'essentiel étant de nous surprendre.... Et nous le sommes. Yasmina Reza est née en 1959 d'un père juif et d'une mère hongroise. Elle est écrivain et actrice. Elle a étudié le théâtre et la sociologie. Ce roman a obtenu le Prix Renaudot 2016.
Christiane - Le 07 avril 2024 à 16:10